Évoquant à la fois la forme de notre champ visuel, ainsi que le nom des cellules rétiniennes capables de distinguer les couleurs, Vision cones propose d’assister à la construction par le cerveau d’une perception en relief à partir d’indices bi-dimensionnels. Deux cônes virtuels nous apparaissent ainsi, l’un concave et l’autre convexe. Quel que soit le point de vue, leur aspect semble en cohérence avec les lois de la perspective conique.

C’est lors du croisement de ces deux objets, au cours d’un cycle régulier, que la perception bascule. Leur intersection soustrait soudain toute sensation de volume, faisant place à un espace vide, d’où la couleur a également disparu, nous laissant comme « aveuglés ». Mais l’éclipse se termine bientôt, et les cônes ressurgissent d’un coup, en même temps que leurs sommets.

Ce qui, au cours de cette expérience, apparaît tout d’abord comme un paradoxe, pourrait finalement mettre en lumière notre participation à l’invention d’une réalité que nous pensions seulement contempler.