Le déluge est une douche de lumière et d’images qui propose de revisiter les classiques dans une perspective numérique. Cette installation interactive place le visiteur entre un art de la révélation et sa consommation de l’art.

Le visiteur est invité à se placer sous une image animée, suspendue dans l’espace. La tête levée, ll contemple une représentation céleste peinte par un maître de la Renaissance italienne. Le cadre se déplace lentement à travers ce plafond, révélant les détails du chef d’oeuvre. Une poignée suspendue à une codelette oscille à ses côtés. En tirant dessus, il déclenche l’apparition d’un ciel gris duquel tombe une pluie qui trouble bientôt la plaque de projection. En la relâchant, il est inondé de clarté avant de découvrir un nouveau trompe l’oeil.

L’art est comme la lumière, il est fait de continuité et de ruptures. La Renaissance est la période qui illustre le mieux ce phénomène et représente pour beaucoup la quintessence de l’art. Les époques modernes et numériques constituent de nouvelles ruptures dans cette histoire. Ainsi, le contemporain en pèlerinage à Florence peut se demander ce qui relie Michel-Ange à Duchamp. L’art d’hier et celui d’aujourd’hui semblent diverger. Le déluge joue du contraste à la manière d’un oxymore, non pas pour représenter un monde binaire, mais pour entrevoir sa complexité. Ainsi, les oppositions bas/haut, obscur/clair, banal/divin… sont envisagées comme des couples séparés par une certaine distance. Et c’est dans cet intervalle que se situe leur possible rencontre.