Constituée de poussière figée sous verre et de tableaux au fusain sur fond noir, cette installation se situe à la lisère du monde visible. Trois objets ont été disposés sur trois plaques de verre, elles-même placées en haut d’une étagère afin de prendre la poussière pendant un an. Une fois chaque objet retiré, la poussière a été prise au piège par une autre plaque, solidaire de la première, scellant ainsi l’empreinte du temps et de la matière.
Cette série de formes diaphanes est mise en regard d’une série de tableaux noirs sur lesquels les silhouettes des objets sont reproduites au fusain. Cette poudre de charbon, appliquée et fixée sur la toile, se fond ou se détache de la surface selon le point de vue de l’observateur.
Entre les photogrammes de Man Ray et l’emblématique Élevage de poussière qu’il réalisa avec Marcel Duchamp, ces dessins, composés de fines particules, laissent entrevoir l’inframince comme une permanence au sein d’une réalité qui se disperse.